Titre : Strangers from Hell (타인은 지옥이다) Pays : Corée du Sud
Diffusion : 2019
Épisodes : 10 x 60 minutes
Strangers from Hell est un thriller psychologique angoissant qui sort des sentiers battus des types de dramas que l’on a l’habitude de voir. Il est clairement unique en son genre.
Les OST sont peu nombreuses, mais elles ont du rythme. Dans ce drama, on joue davantage avec les effets sonores pour créer l’ambiance parfaite selon les scènes.
L’intrigue est à la base plutôt simple, c’est l’évolution psychologique qui est complexe et intéressante à analyser. D’ailleurs, l’analyse de celle-ci va permettre de comprendre plus clairement le dénouement de ce récit sinistre.
Pour que vous puissiez suivre mon évaluation, je vais expliquer brièvement le contexte que vous retrouverez quand même dans le synopsis à la toute fin.
Le protagoniste, Yoon Jong-Woo, emménage dans une résidence à Séoul, car il va débuter un stage dans une petite entreprise. En outre, la résidence est plutôt insalubre et la chambre ressemble à un placard. De quoi se sentir immédiatement mal à l’aise puis pris au piège. Le temps d’économiser pour trouver mieux, c’était le moins cher qu’il pouvait dénicher. Cependant, il s’aperçoit rapidement que les autres résidents ont quelque chose de louche et que l’ambiance qui règne dans ce bâtiment donne la chair de poule.
« L’enfer c’est les autres. »
Voici une citation dont il faut absolument saisir la définition. C’est le fil conducteur même de cette intrigue psychologique. Nous avons un Jong-Woo qui en arrivant à la résidence était saint d’esprit et contrôlait ses émotions, mais il a suffi d’être entouré de gens étranges ou de se faire harceler psychologiquement pour que l’enfer que ces gens représentaient, crée un univers parfait pour faire jaillir les démons intérieurs de Jong-Woo.
Le réalisateur a su concevoir des plans de caméra soignés pour exposer la folie qui règne dans cette résidence. Il sait nous faire tourner la tête comme si l’on devenait fou soi-même. Les plans se fondent si bien avec la réalité. Au début, il est facile de faire la différence entre ce qui est rationnel et irrationnel, dans ce que l’on voit comme scène. Ensuite, tout doucement, on se retrouve de plus en plus immergé dans cet enfer que vie le protagoniste à tel point que l’on confond le rationnel de l’irrationnel avant de réussir à comprendre véritablement lequel des deux l’on venait de voir. De surcroît, les couleurs utilisées ont été soigneusement choisies pour concevoir l’ambiance angoissante désirée du drama ainsi qu’éclairer la personnalité distincte de chaque personnage. Ajouté à cela, des transitions de scènes qui s’entrechoquent follement de manière incroyable. La réalisation est carrément créative, prenante et conforme pour bien représenter l’angoisse psychologique recherchée.
Une ambiance glauque à souhait. Une atmosphère majoritairement tendue pour le personnage principal. Que ce soit à la résidence ou avec ses collègues, les désagréments sont au rendez-vous avec une bonne touche de noirceur.
Le casting est sincèrement adéquat et génial. Les individus de la résidence ressemblent beaucoup à ceux du webtoon d’où l’adaptation a été tirée. Autant physiquement que personnellement. Yoon Jong-Woo, le nouveau résident introverti et tolérant qui supporte tout gentiment au premier abord. Eom Bok-Soon, la propriétaire de l’établissement beaucoup trop tactile. Seo Moon-Jo, le psychopathe intelligent et leader du lieu. Les jumeaux qui font la paire, dont l’un a un rire ainsi que des manières étranges. Puis, le délinquant sexuel, Hong Nam-Bok. À côté, nous avons une policière investie dans son boulot qui cherche à déterrer les secrets de cette résidence. La copine du protagoniste qui sert davantage à créer la ligne limpide entre l’état d’esprit normal et celui qui devient fou. Nous avons aussi les collègues de Jong-Woo qui ne lui mènent pas la vie facile.
Les acteurs ont vraiment bien exécuté leur rôle. Ils s’immergeaient à merveille dans la peau de leur personnage. Ils ont su nous faire ressentir la gemme de délire qu’il fallait. Je lève mon chapeau à l’acteur Park Jong-Hwan qui a joué les jumeaux. L’un des frères demandait une interprétation unique ainsi qu’exigeante dans les expressions. Cet acteur a trouvé la manière parfaite pour le rendre authentique. Mon coup de cœur, je le donne néanmoins à Lee Dong-Woo qui m’a bluffée dans son rôle. Qui aurait cru qu’un rôle pareil lui irait comme un gant ? Son talent d’acteur a incontestablement été prouvé dans ce drama.
Concernant la conclusion du drama, je crois qu’il faut avoir bien analysé du début à la fin l’histoire ainsi que la réalisation pour bien comprendre tous les détails. Pour ma part, je fais cette critique suite au 2e visionnement. Un 2e visionnement qui m’a grandement aidée à élucider des aspects que j’avais moins décodés la première fois.
Est-ce un drama adapté pour tous ? Certainement pas. Étant une habituée des thrillers, de l’horreur et de la violence cinématographique, je ne peux pas me prononcer sur le niveau de sensibilité que ce drama peut provoquer chez certaines personnes. Si ce drama vous intéresse, je suggère simplement de le tenter pour vous faire une opinion personnelle. Vous saurez rapidement si vous êtes dans la capacité de supporter ce genre-là.
Concernant morale, j’en déduis qu’il faut imaginer que nous avons tous des personnalités différentes, mais que certaines plus que d’autres, ont une part obscure enfouie. Qu’il suffit d’un environnement propice pour créer un enfer parfait qui favorisera assurément de faire exploser à la surface les démons intérieurs de quelqu’un. La violence psychologique est sûrement beaucoup plus efficace que celle physique pour détruire et reformater un individu.
Si vous ne cherchez pas de romance, mais plutôt un drama sombre qui sort de l’ordinaire puis qui va vous donner un frisson d’angoisse, Strangers from Hell est irréprochable pour cela. Foncez !
SYNOPSIS
Après avoir déniché un stage dans une petite entreprise de Séoul, Yoon Jong-Woo emménage dans une résidence à prix réduit. D’ailleurs, l’endroit est insalubre et sa chambre ressemble à un placard. Il n’est pourtant pas au bout de ses surprises lorsqu’il découvre que les résidents du lieu ont un comportement étrange ainsi que suspicieux.
On dit que « L’enfer c’est les autres ». Serait-ce possible que Jong-Woo vienne de pénétrer aux marches de l’enfer ? Un enfer spécialement conçu pour faire surgir les démons intérieurs.
Jong-Woo réussira-t-il à sortir sain d’esprit de toute cette mésaventure ?